CD Praga Digitals
PRD 250 116
(distribu� par Harmonia Mundi)
DDD 1:08

Piotr Ilitch TCHAIKOVSKY (1840 - 1893)
Sextuor a cordes en r� mineur, op.70 "SOUVENIR DE FLORENCE"
(+ Antonin Dvorak : Sextuor a cordes an La majeur, op.48)
Quatuor Kocian, Josef Kluson - alto, Michal Kanka - violoncelle

Inaugur� par Boccherini vers la fin du XVIIIe siecle, le genre bien sonnant mais assez difficile a ma�triser du sextuor a cordes classique (deux violons, deux altos, deux violoncelles) fizt longtemps peu pratiqu� avant d'etre r�g�n�r� dans la seconde moiti� du XIXe siecle par Brahms (Sextuors opp.18 et 36) et Dvorak (Sextuor op. 48). Pr�c�d� dans l'histoire de la musique russe par des oeuvres de moindre notori�t� (les sextuors � cordes de RimskiKorsakov et d'Anton Rubinstein), le Sextuor en r� mineur << Souvenir de Florence >> op. 70 devait etre a l'origine une oeuvre << reposante >> dont la clart�, la fra�cheur puissent contraster avec la noirceur de l'op�ra La Dame de Pique. Achev�e en 1890, l'oeuvre ne fut cr��e, apres r�vision, qu'en d�cembre 1892 a Saint-P�tersbourg. C'est une des meilleures partitions de chambre de Tchaikovski; elle figure en bonne place dans l'histoire de ce genre typiquement postromantique et qu'allaient poursuivre avec bonheur Schoenberg (Nuit transfigur�e en 1899), Reger (Sextuor en fa op.118 de 1910, splendide et m�connu), d'Indy (Sextuor op. 92), Martinu (Sextuor de 1932), Richard Strauss (Pr�lude de Capriccto en 1942), Milhaud (Sextuor de 1958) et quelques autres.

L� excellent Quatuor Kocian, augment� des non moins excellents altiste et violoncelliste du Quatuor Prazak, offre des interpr�tations d'une force enthousiasmante et d'une exceptionnelle rigueur stylistique. Si le Sextuor en la majeur (1878) de Dvorak b�n�ficie d'une vision lyrique de la part de musiciens tcheques, chantres habituels de la sensibilit� slave, qui trouvent le ton juste et Ies rythmes dansants de cette page chaleureuse, Souvenir de Florence conna�t ici une interpr�tation de tr�s haute qualit� technique - sans doute la meilleure de la discographie depuis l'ancienne gravure des Borodine avec Yourov et Gutman (HMV Melodiya) - et qui respire plus librement que ses concurrentes, s'autorisant un style exub�rant au legato soyeux comme un certain << mozartianisme >> d�ja amplement illustr� ailleurs chez Tchaikovski.

Patrick Szersnovicz, Le Monde de la Musique, No 223, Juillet-aout 1998

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